En octobre 2016, la date exacte n’est pas encore connue au moment où ces lignes sont écrites, les Italiens seront appelés par référendum à approuver ou refuser une réforme des institutions italiennes ardemment voulue par le gouvernement de Matteo Renzi. S’agissant d’un référendum dit de confirmation, il n’y aura pas besoin d’obtenir un quorum de participation comme c’est le cas pour les référendums abrogatifs, visant à annuler une loi adoptée par le Parlement. Quelle que soit son issue, cette date rentrera dans les livres d’histoire. Si le oui l’emporte, l’équilibre entre pouvoir législatif et exécutif sera profondément modifié et si c’est le non, le Président du Conseil démissionnera, et certainement des élections anticipées se dérouleront. Il s’agit donc de bien saisir les enjeux de cette consultation électorale dont les sondages montrent qu’elle intéresse les Italiens.

Il faut d’abord comprendre en quoi consiste cette réforme. Après de longs débats, le Parlement a approuvé le 12 avril 2016 la proposition de réforme institutionnelle présentée par Maria Elena Boschi, ministre pour les réformes constitutionnelles et les relations avec le Parlement. Comme celle-ci n’a pas obtenu l’approbation des 2/3 des membres de chacune des deux assemblées, la Chambre des députés et le Sénat, elle est donc soumise au suffrage universel. La réforme est d’envergure : elle vise à mettre fin au bicaméralisme intégral, diminuer le nombre de parlementaires, réduire les coûts de fonctionnement des institutions, supprimer le Conseil National de l’Economie et du Travail prévu par la Constitution de 1947 et mis en place en 1957, enfin à modifier le titre V de la Constitution qui concerne les autonomies locales (en l’occurrence, l’idée est de redonner du pouvoir à l’État central après des années de marche vers le fédéralisme).

Marc Lazar, historien, spécialiste de la vie politique italienne

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Marc Lazar, né à Paris le 19 juin 1952, ancien élève du lycée Buffon, est un historien et sociologue français du politique. Spécialiste des gauches et de la vie politique italienne, il est depuis 1999 professeur des universités en histoire et sociologie politique à l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris et depuis 2014 directeur du Centre d'histoire de Sciences Po.