Gregorio Malvaso

11 ans à peine et déjà repenti

Eric Jozsef, correspondant de Libération à Rome, nous relate le 30 septembre l’histoire du « plus jeune collaborateur dans l’histoire judiciaire de la lutte contre « la pieuvre » ». L’enfant de 11 ans est le fils de Gregorio Malvaso boss de San Fernando en Calabre. C’est sa mère qui, la première, a décidé de collaborer avec les procureurs « après avoir découvert que son mari avait recruté son fils pour confectionner des doses de drogues ». « Je ne veux pas que mes enfants grandissent avec des valeurs négatives » aurait-elle déclaré selon La Repubblica. Trop tard semble-t-il, au regard du témoignage du gamin : « j’ai vu la drogue, les armes, surtout des pistolets, jamais de fusils ». Et les enquêteurs de lui rétorquer : « Comment sais-tu s’il s’agissait de produits interdits ? Comment sais-tu qu’il ne s’agissait pas d’une tarte ? ». La réponse de l’enfant est sans appel : « Parce que la marchandise était cachée dans le coffret de l’autoradio qu’on pouvait retirer. Je ne pense pas qu’on cache une tarte dans un coffret d’autoradio ». Des témoignages qui semblent donc pris au sérieux et qui pourrait donc amener le fils d’ici quelques mois à témoigner devant un tribunal…contre son père.

Super François

Un murales dedié au pape François

Le pape en tenue de Superman… Il fallait y penser. Le Un a franchi le pas. L’hebdomadaire monothématique a décidé de consacrer son numéro du 23 septembre avec un titre choc : « Ce Pape qui n’a peur de rien ». Et les louanges pleuvent également en Une. Christian Bobin commente « Voyez son visage à lui : un sourire un brin voyou, le treizième apôtre. » Quant à l’historien Philippe Levillain, il le décrit ainsi : « Il est ailleurs. Il est en tension vers l’avenir » comme pour annoncer la poursuite du chemin de croix de François pour moderniser et ouvrir l’église. A relever également en page centrale la superbe reproduction de « La vocation de Saint-Mathieu » cette superbe huile sur toile du Caravage aux jeux de lumières remarquablement rendu par les rotatives de l’hebdo.

Premier producteur de caviar

Qui l’eut cru ? L’Italie numéro de la production de caviar, c’est Le Journal Du Dimanche qui nous l’annonce. A l’origine de ce succès la société Agroittica installée en Lombardie, près de Brescia. Evidemment l’esturgeon ne courre pas les rivières, mais est élevé en bassins d’eau de source, chauffée par l’ancienne aciérie dans laquelle est installée l’entreprise.

Le poisson et ses précieux œufs ne sont pas totalement étrangers à l’histoire de l’Italie puisqu’on en retrouve des traces dès le XVème siècle explique dans l’article Lelio Mondella. Le directeur d’Agroittica annonce une production de 25 tonnes par an soit 20% du stock mondial. Mais attention, pas question de sacrifier la qualité du produit au profit de sa quantité. Moins de dix minutes pour mettre en boîte les précieux grains noirs une fois ceux-ci extirpés du poisson échographié, voilà le processus de fabrication italien. On ne plaisante pas avec une telle marchandise. Toujours selon la direction, la société de la péninsule détient le plus gros stock de caviar dans son caveau. Valeur estimée : 7 millions d’euros.

Aru dans la roue de Nibali

Vincenzo Nibali

La saison cycliste sur route s’achève ce dimanche 4 octobre en Italie par le tour de Lombardie. Parmi les absents pour ces derniers tours de roue, le prometteur Fabio Aru en représentation ce week-end là pour son employeur au Kazakhstan. Le jeune grimpeur est le partenaire dans l’équipe Astana du célébrissime sicilien Vincenzo Nibali, vainqueur du Tour de France 2014. Mais ce dernier voit son avance sur son jeune coéquipier décliner. Le panache du sarde commence de plus en plus à noircir les pages de La Gazzetta dello Sport et celle du quotidien sportif tricolore l’Equipe qui nous raconte l’ascension du jeune grimpeur. Pas de miracle pour Aru dans le Giro remporté par Contador mais une Vuelta conquise après notamment six attaques successives dans la même étape ! Et voici les grandes heures du cyclisme italien qui reviennent en mémoire des tifosi. Un temps où les dopés n’étaient pas légion (Basso, Di Luca, Ricco Paolini…) et où les sponsors étaient au rendez-vous. « En Italie, nous n’avons pas de multinationales capables d’investir 20 millions d’euros dans une équipe, sinon elles se seraient manifestées après la victoire de Nibali dans le Tour » confie l’agent du même Nibali et d’Aru à « L’Equipe ». Le Tour, Aru y pense, mais « j’ai encore le temps » dit-il prudent.

NDR : A noter qu’au lendemain de cet article paru dans L’Equipe, Vincenzo Nibali, ne voulant certainement pas être enterré trop vite, a remporté le Tour de Lombardie, en solitaire.

Capitale de la culture européenne

« La belle inconnue » ainsi l’appelle François Bostnavaron dans Le Monde : Basilicate « stigmatisée comme symbole de la pauvreté et de la misère de la péninsule (…) pourtant cette région se mérite plutôt qu’elle ne s’offre comme ses voisines plus cabotines ». Prenez une carte pour la situer entre Pouilles, Campanie et Calabre, puis souvenez-vous de L’Evangile selon Saint-Matthieu de Pasolini ou la Passion du Christ de Mel Gibson. Et puis rajoutez à cela le roman Le Christ s’est arrêté à Eboli de Carlo Lévi. Voilà le décor planté. Sa capitale Matera, « la honte nationale » comme l’aurait qualifié le Président du Conseil en 1950, est devenu une destination touristique que le journaliste a sillonné en juillet dernier en y « crapahutant » comme il le précise tant là-bas tout semble vraiment se mériter. D’où la surprise générale quand la cité a été désignée « capitale de la culture européenne 2019 ». « On dit qu’elle serait l’une des plus vieilles cités après Alep et Jéricho » justifie le reporter. 150 églises y sont à visiter dans les environs et bon nombre de grottes ont été transformées en locations Airbnb mais aussi hôtels de luxe. A une heure de route de Matera, Bernalda, cité qui a vu naître le grand père de Francis Ford Coppola, jeune mécanicien parti tenter sa chance aux Etats-Unis à 18 ans. Un sacré scénario décidément que celui de l’histoire de Basilicate.

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Patrick Noviello est journaliste à France3 Occitanie. Il enseigne à l’Ecole de Journalisme de Toulouse dont il est issu. Il collabore à Radici depuis 2012. Sa dernière conférence théâtralisée « C’est moi c’est l’Italien » aborde, à travers l’histoire de sa famille, les questions liées aux migrations.