Marcelle Padovani (Cartographie d’Alexandre Nicolas)

LES NAPOLITAINS

Éditions Atelier Henry Dougier / 144 p. / 12 €

Avec leur conscience aiguë du malheur de vivre, avec leur passion contagieuse, avec leur ironie dévastatrice et leur penchant inné mais ô combien raisonnable pour les miracles, les Napolitains offrent un raccourci saisissant de la civilisation occidentale, un concentré de sagesse mêlée de désespoir. Marcelle Padovani, correspondante du Nouvel Observateur à Rome, va à la rencontre de ces hommes et de ces femmes qui ont fasciné les plus grands auteurs européens, et qui poursuivent, imperturbables, leur métier d’acteur de la comédie humaine. Ouvrage publié dans la collection Lignes de vie d’un peuple, qui « raconte » les peuples aujourd’hui, trop souvent invisibles, et met en scène leurs valeurs, leurs interrogations, leurs créations, leurs passions partagées.


Angelina Lanza Damiani 

LA MAISON DANS LA MONTAGNE

Trad. C. Carraud
Éditions Conférence / 448 p. / 25 €

Angelina Lanza Damiani (1879-1936), poétesse et prosatrice d’une vie intense et secrète, compte parmi les plus grandes voix de la Sicile du XXe siècle. « C’est ici le récit de tout un long été passé à des époques différentes dans une maison de la montagne sicilienne », écrit Emilio Bodrero, « … On arrive au petit village à dos de mulet, et pourtant tout un vaste monde, physique et moral, est renfermé dans ce peu d’horizon. Le paysage, avec sa vie, ses joies et ses tragédies, est décrit avec une sagesse si sobre et incisive que la plus parfaite évidence nous en est donnée. […] Chacun des trente chapitres de ce livre est une œuvre d’art qui semble ne pas appartenir à la littérature en prose, mais à la peinture ou à la sculpture, à la musique ou à la poésie tout ensemble. »


Alessandro Baricco

SOIE / SETA

Trad. F. Brun
Galimmard, Folio bilingue / 240 p. / 8,40 €

Vers 1860, pour sauver les élevages de vers à soie contaminés par une épidémie, Hervé Joncour part au Japon. Entre les monts du Vivarais et le Japon, c’est le choc de deux mondes, une histoire d’amour et de guerre, une alchimie merveilleuse qui tisse le roman de fils impalpables. Des voyages longs et dangereux, des amours impossibles qui se poursuivent sans jamais avoir commencé, des personnages de désirs et de passions, le velours d’une voix, la sacralisation d’un tissu magnifique et sensuel, et la lenteur, la lenteur des saisons et du temps immuable. Edition bilingue français-italien.


Emilio Lussu

LA CHAÎNE

Trad. Pascal Francis

La Fosse aux Ours / 144 p. / 16 €

Lussu, brillant avocat antifasciste, est interné à à Lipari, une petite île de l’archipel des Eoliennes, entre la Sicile et la Calabre, au nord de Messine. Il y passera vingt mois, avant de s’en évader sur un bateau qui est venu le récupérer en août 1929, avec Carlo Rosselli et Fausto Nitti. Cette évasion légendaire fut vécue comme une gifle par le régime mussolinien. Écrit d’un jet, un mois après cette action spectaculaire, La Chaîne revient sur cet événement qui enthousiasma l’opinion publique internationale. Témoignage implacable sur le fascisme et la dérive des institutions. Du même auteur, édité par la même maison, il faut également lire Le sanglier du diable, évocation, à travers le récit d’une partie de chasse épique, de souvenirs de jeunesse, mais aussi compte rendu d’un combat politique.


Beppe Fenoglio

L’EMBUSCADE

Trad. M. Baccelli
Gallimard/ 226 p. / 7,90 €

L’embuscade, roman posthume achevé en 1958 et publié pour la première fois en 1978, s’inscrit dans la veine guerrière de Fenoglio et, bien qu’inachevé, ce roman n’offre aucun blanc. Il retrace un épisode, parfaitement circonscrit, de la guerre civile qui opposa, au cours de l’été 1944, partisans badogliens et fascistes. La ville de Valla qu’il faut reprendre à l’occupant acquiert une valeur mythique pour le petit groupe de résistants qui se cache dans les collines des Langhe. L’alternance de moments paroxystiques et de temps morts permet à l’auteur de camper des personnages contrastés. Mais Milton agit seul, poussé par de hautes exigences personnelles et par le désir de venger son père abattu par les Allemands. Sa mort, inéluctable verdict du fatum, lui donne la dimension d’un héros de tragédie grecque.


Sous la dir. de M.-P. Lafargue, O. Maillard et M. Sabourdin

DICTIONNAIRE DU CINÉMA ITALIEN

SES CRÉATEURS DE 1943 À NOS JOURS

Nouveau Monde Éditions / 1250 p. / 36 €

Ce dictionnaire des réalisateurs et des techniciens porte un regard critique et amoureux sur le cinéma italien, de la chute du fascisme à nos jours. Chaque article y est l’occasion d’une réflexion personnelle sur une œuvre, réflexion étayée par des exemples précis tirés de l’analyse des films et accompagnée de filmographies complètes. Ouvrage érudit qui met en lumière les artistes de l’ombre, petits cinéastes et obscurs collaborateurs, le plus souvent inconnus du public.