WWF tire la sonnette d’alarme. C’est un véritable massacre écologique qui est en train de se dérouler en Italie. Chaque jour, 90 hectares de territoire sont recouverts de ciment alors que de nombreuses usines à l’abandon pourraient être réutilisées.

Il avait raison Adriano Celentano quand, dans sa chanson Un albero di trenta piani, il dénonçait, déjà en 1972, le bétonnage anarchique de nos villes. Pour donner une idée, ce sont 123 terrains de football qui, chaque jour, deviennent ciment. Du ciment qui peut prendre des formes variées : routes, immeubles, villa avec vue sur la mer, chemins de fer ou gratte-ciels. En continuant à ce rythme, si les mathématiques ne sont pas une opinion, dans vingt ans, les Italiens se retrouveront avec six cent mille hectares de béton en plus, soit une surface grande comme six fois la ville de Rome.

Cette dérive a commencé à la fin des années 1950, quand l’Italie a décidé de sacrifier sur l’autel de l’urbanisation presque un quart de son territoire, à une vitesse moyenne de six mètres par seconde. Précisons tout de même qu’à cette époque, partout en Europe, la superficie totale des zones urbaines a augmenté de façon exponentielle par rapport à la croissance réelle de la population.

WWF, l’organisation pour la protection de l’environnement, a donc raison de tirer la sonnette d’alarme. Elle le fait à travers le rapport 2014 « Riutilizziamo l’Italia » [« Réutilisons l’Italie »]. Du reste, si l’Europe elle-même a fixé l’objectif d’une utilisation du sol proche ou égale à zéro d’ici à 2050, cela signifie bien que le défi est urgent. Ainsi l’Allemagne a-t-elle imposé, depuis une vingtaine d’années, une limite de trente hectares par jour, alors que l’Italie compte toujours parmi les pays qui consomment le plus de territoire.

Abonnement à RADICI