Damiano Damiani occupe une position particulière dans l’histoire du cinéma italien, entre le divertissement et l’affirmation d’une personnalité propre. Disons que les deux dimensions ne s’opposeraient pas chez lui mais se confondraient plutôt dans un paradoxe apparent. C’est au moment où il semble s’éloigner de l’affirmation voyante d’un surmoi d’auteur qu’il construit peut-être un œuvre toute personnelle, témoignant en tout cas d’obsessions marquées. C’est sans doute en raison de cette incertitude même que son statut critique est resté indécis. Est-ce aussi parce que sa filmographie semble assez hétéroclite, inclassable, passant de l’adaptation littéraire au film de dénonciation et au polar, s’essayant au western et même au film d’horreur ? Est-ce que l’œuvre de Damiano Damiani a exprimé, comme d’autres, l’entrée du cinéma transalpin dans sa phase moderne, ou n’est-elle qu’une habile entreprise opportuniste, suivant les gouts versatiles du public ? Contrairement à ce qui s’est parfois écrit sur lui, le cinéaste ne saurait être réduit à une si pauvre et si puritaine opposition.

Cinémathèque Française
www.cinematheque.fr/cycle/damiano-damiani-637.html
du 11 au 29 mai 2022