Entre la musique classique toujours plus sophistiquée et la variété, il n’y a rien. Mais le monde changera au rythme de la mondialisation. En mieux. C’est ainsi que le grand maestro regarde l’avenir.

Vu depuis le parterre, alors qu’il dirige une répétition dans une église désacralisée de Plaisance, en Émilie-Romagne, Riccardo Muti confirme simplement qu’il est un directeur de légende. Mais son choix de se laisser observer, dans ses inimitables gestes qui orientent, entraînent ou corrigent les jeunes musiciens de l’orchestre Luigi Cherubini dont il est le fondateur et le directeur, semble fait expressément pour introduire une rencontre qui bouleversera nos attentes.

Quand on approche Riccardo Muti pour la première fois, on est en effet plein d’idées reçues sur sa rigueur qui friserait la dureté, sur l’intransigeance de son caractère et sur son excessive estime de soi qui le conduit parfois à des gestes d’une intensité dramatique, comme quand il abandonna la direction de la Scala ou quand il annula un concert à Buckingham Palace, à l’occasion du soixantième anniversaire du prince Charles, parce que Camilla voulait changer le programme. Si personne ne met en doute sa grandeur artistique, beaucoup décrivent son manque d’indulgence.

Stefania Rossini / L’Espresso

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