Au Vatican, les affaires en or ne se font pas avec Michel-Ange ou Raphaël, et encore moins avec les jardins ou les Villas pontificales. Elles se font avec les bien plus ordinaires pompe à essence, pharmacie, bureau de tabac et supermarché.

Certaines nouvelles suscitent la curiosité et l’immédiat intérêt. D’autre moins. Aucune surprise, par exemple, dans le fait que le chiffre d’affaires des musées du Vatican s’élève à plus de 90 millions d’euros par an. Cela semble normal, au vu du nombre de visiteurs originaires du monde entier qui s’y pressent. Une bonne nouvelle pour les caisses du Vatican, mais qui ne nous surprend pas tant que cela étant donné que le précieux écrin renferme justement des trésors artistiques d’une valeur inestimable. Mais tout le monde ne sait peut-être pas que sa véritable manne du Ciel (pour ainsi dire), l’État du Vatican la récolte grâce à seulement quatre magasins, cachés à l’intérieur de sa sainte muraille.

Eh bien oui, parce que la pompe à essence, la pharmacie, le bureau de tabac et le supermarché font rapportent plus que toutes les œuvres d’art réunies.

Vous me direz qu’on sait bien que les croyants sont habitués aux miracles, mais le résultat mérite ici d’être souligné. Et puis, il est logique que le chiffre d’affaires rapporté par les chefs-d’œuvre de la Renaissance soit si élevé, vu qu’ils sont pris d’assaut par presque 6 millions de touristes par an. En revanche, le chiffre d’affaires des quatre commerces que nous venons d’évoquer n’est pas sans susciter la surprise, dans la mesure où ils sont supposés être réservés à très peu de personnes. Seuls les membres de la curie pontificale et les résidents de l’État (environ 800 personnes), ainsi que les 2 800 employés laïcs du Vatican, ont en effet le droit d’acquérir les précieuses marchandises. 3 600 personnes en tout pour ces quatre cavernes d’Ali Baba.

Vous vous demandez alors comment c’est possible. Eh bien, observons-les, ces quatre magasins.

Rocco Femia

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