« Notre première mer », c’est ainsi que les appellent ceux qui, originaires de l’Europe du Nord, descendent en Italie en quête de cet avant-goût de riviera méditerranéenne. Découvrez les trois grands lacs nichés au creux des Alpes – le lac Majeur, le lac de Côme et le lac de Garde – qui regorgent de trésors et d’histoire.

En quittant les Alpes et leurs sommets enveloppés de nuages, leurs glaciers et leurs parois rocheuses gelées, comme par enchantement, vous vous apercevrez que l’air se réchauffe. Vous verrez l’horizon s’ouvrir, la végétation se transformer et, sur les collines, au milieu des prés, vous distinguerez les premiers oliviers. Devant vous, d’immenses étendues d’eau douce, des plages et de petites baies, des môles, des bateaux à vapeur et de petits voiliers. « Notre première mer », disent les habitants d’Europe centrale. Et ils ont raison : pour ceux qui arrivent du continent, les trois grands lacs de l’Italie septentrionale – le lac Majeur, le lac de Côme et le lac de Garde – ont la douce saveur d’un antipasto bien mérité à la sauce méditerranéenne. Ce sont les portes du Belpaese qui s’ouvrent tout grand sur le Mezzogiorno, sur le soleil et les rivieras. Au cours des siècles, des pelotons entiers de poètes, de souverains, de soldats et de conquérants se sont arrêtés, en extase, face à ces trois placides miroirs d’eau. « Si tu as un cœur et une chemise – disait Stendhal –, vends ta chemise et visite les alentours du lac Majeur. » Napoléon devait penser la même chose : la campagne d’Italie était terminée depuis peu quand le futur empereur – fatigué et avide de se détendre – mit pied pour la première fois sur les îles Borromées, au large de Stresa. Ce fut le coup de foudre, et la légende raconte qu’un après-midi de printemps, alors qu’il se promenait avec son épouse Joséphine dans les jardins de l’isola Bella, le général victorieux voulut graver sur le tronc d’un gigantesque laurier le mot qui lui tenait le plus à cœur : « Bataille ». Sans doute Joséphine ne le prit-elle pas très bien, mais d’une manière ou d’une autre, elle chercha à se consoler.

Andrea Sceresini

Bottone Radici

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Andrea Sceresini (Sondrio, 1983), journaliste freelance, travaille actuellement pour la chaine télé La7. Il est auteurs se plusieurs reportages de guerre pour les journal “La Stampa”, “Il Foglio”, “il Fatto Quotidiano” et “l’Espresso”. Il a gagné le prix “Igor Man” et “Ivan Bonfanti” pour ses correspondances de l’Ukraine. Pour la maison d’édition Chiarelettere, il a écris “La seconda vita di Majorana”, avec Giuseppe Borello et Lorenzo Giroffi (2016).