À la frontière suisse de Côme et de Varese, tout come à la frontière française de Vintimille, les passeurs redoublent d’activité. Pour eux, les réfugiés sont une nouvelle « marchandise » à exporter pour gagner de l’argent. Incursion de l’autre côté de la barricade, du côté d’une autre misère qui exploite le filon du business des immigrés.

Ils sont assis au bar, non loin du point de passage, ils sourient. Leur métier est le même depuis toujours. Le métier de la contrebande. Pas celui que vous imaginez. Pas celui, la nuit, au clair de lune, avec des sacs sur le dos, remplis de cigarettes, de café, de chocolat, en arpentant de discrets sentiers. Ni même celui venu après, avec la drogue. Non. Aujourd’hui, la marchandise qui attise les convoitises, ce sont les migrants. Les combines transmises par les générations précédentes ont été adaptées au dernier business frontalier, celui des réfugiés. Étrangers, Italiens, chômeurs, petits délinquants, en voiture, à pied ou au volant d’un camion, ils sont désormais nombreux à être entrés, de façon discrète et efficace, dans le business des « passages », héritant de l’expérience de ces mêmes vallées qui, il y a plusieurs décennies, ont vu d’innombrables Italiens quitter leur pays pour une vie meilleure.

Flavio Apriglianese

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