En 1200, une communauté islamique, petite mais très active, se développa dans les Pouilles. Son artisan : Frédéric II de Hohenstaufen, appelé stupor mundi.

Nous sommes au soir du 14 août de l’année 1300, et les cloches de San Lorenzo sonnent les vêpres à Florence. Reclus dans la Torre della Castagna en compagnie de six de ses collègues, messire Dante Alighieri, depuis la Porta San Piero, passe ses dernières heures en tant que prieur car le lendemain, jour de l’Assomption, leurs successeurs à cette charge prendront leurs fonctions – neuf élus à la magistrature la plus haute de la commune. La nuit tombe sur la ville inquiète, pas encore remise des affrontements entre guelfes blancs et noirs qui ont eu lieu deux mois auparavant sur la place, et qui résiste avec difficulté aux ambitions pressantes du pape Boniface VIII.
C’est donc une nuit difficile pour Florence et pour la Toscane ; ce n’est rien, pourtant, au regard de ce que les ténèbres préparent durant ces mêmes heures dans une région bien plus au sud.

Plus au sud que Sienne et que le duché de Spolète, plus au sud, même, que la Rome pontificale : en bas de la Botte, à 550 kilomètres de Florence, là où les vallées du Molise et de la Campanie se fondent dans la plaine du Tavoliere des Pouilles, à la veille de ce 15 août de l’année 1300, Giovanni Pipino di Barletta est en train de gravir, en compagnie de ses soldats, une hauteur de la Capitanata [actuelle province de Foggia, ndr]. Pipino n’est pas un soldat, mais un notaire : et pourtant, son ingéniosité, ses capacités d’organisation et même de médiation lui permettront de mener à bien la mission secrète qu’il s’apprête à accomplir pour le compte de son souverain, Charles II d’Anjou (1254 – 1309, dit « le Boiteux », comte d’Anjou, du Maine, de Provence et de Forcalquier, roi de Naples et de Sicile).

Remo Urbini et Valeria Palumbo

Abonnement à RADICI