Pour inaugurer ce cycle dédié au cinéaste Luchino Visconti, Matthieu Garrigou-Lagrange se penche sur la biographie de ce dernier en compagnie de Laurence Schifano, professeure émérite d’études cinématographiques à l’université de Nanterre, spécialiste du cinéma italien moderne et autrice de la biographie Visconti : une vie exposée ([Librairie Académique Perrin, 1987], Flammarion, 1989). Ensemble, ils retracent cette vie romanesque, que Visconti se refusa à évoquer à la première personne dans son oeuvre.

Il y a chez Visconti une incapacité à parler de lui-même à la première personne, comme l’a relevé Alberto Moravia. Ce n’est pas de la pudeur, c’est un choix artistique. Il ne fait pas de l’autobiographie. Il fait du romanesque. On pense à cet égard à la phrase de Chateaubriand : « On ne peint bien son propre cœur qu’en l’attribuant à un autre ». Visconti a besoin de ce prisme, de cet écran, de ce masque. (Laurence Schifano)

Le cinéaste italien meurt en 1976, laissant derrière lui une œuvre d’une envergure exceptionnelle.