Il n’y pas que les grands sites et les grandes villes qui comptent en Italie, les petits centres ont aussi leur mot à dire : ainsi Crémone, en Lombardie, qui attire chercheurs, ingénieurs acoustiques, musicologues et restaurateurs du monde entier, ou, en Sicile, « La strada degli scrittori » la Route des écrivains, qui réunit Racalmuto, le village natal de Leonardo Sciascia, et Porto Empedocle, la ville d’Andrea Camilleri. RADICI vous accompagne du nord au sud dans un parcours où beauté et culture sont à l’honneur.

Parmi les exemples vertueux nés dans la province italienne, deux se distinguent nettement. Tout d’abord, la ville lombarde de Crémone, riche en ouvrages d’art du Moyen Âge et de la Renaissance, renommée pour ses fruits confits au vinaigre aromatisé (les mostarde), ses charcuteries et ses nougats, mais privée, depuis toujours, de ligne ferroviaire à grande vitesse, ce qui en pénalise la visibilité et le développement touristique. Mais qui dit Crémone, dit avant tout lutherie, patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco. Et c’est autour de cette activité que la ville a décidé d’investir avec l’aide du secteur privé.
Le deuxième exemple est à chercher en Sicile, dans la vallée des temples, non loin d’Agrigente, joyau protégé par l’Unesco mais étouffé par des décennies de construction immobilière illégale. Or, aujourd’hui, afin de promouvoir un tourisme de qualité, il a été décidé de miser sur de jeunes start-ups. Crémone et Agrigente ne sont pas des cas isolés, mais plutôt les figures de proue de cette province italienne qui veut faire face à la récession sans complexes d’infériorité, consciente qu’elle peut utiliser son immense patrimoine culturel comme levier économique. C’est donc une nouvelle philosophie qui se répand dans de nombreuses villes périphériques du territoire italien.

Silvia Muller