Nine Antico

MADONES ET PUTAINS

Dupuis | 144 p. | 23,50 €

Agata, Lucia et Rosalia étaient trois femmes portant des prénoms de saintes, des martyres sacrifiées sur l’autel des valeurs dans l’Italie du XXe siècle. À travers ces trois nouvelles inspirées d’histoires vraies, Nine Antico brosse un portrait révélateur de la condition féminine dans un monde tiraillé par la morale, la religion, la guerre, la corruption. Enfant cachée, femme « fautive », combattante anti-mafia : aucune ne laisse indifférent. Un roman graphique percutant, interrogeant précisément et subtilement la place des femmes dans le sud de l’Italie.

Ubah Cristina Ali Farah

MADRE PICCOLA

Trad. François-Michel Durazzo
Zulma | 352 p. | 22,90 €

Exilée à Rome, Barni voit son passé resurgir : un jeune Somalien grièvement blessé arrive à l’hôpital et ne peut communiquer avec personne, à part elle. En tentant de découvrir qui il est, elle renoue avec tout un pan de son histoire, et retrouve miraculeusement sa complice de toujours, sa cousine Domenica. Elles se souviennent de Mogadiscio, des années d’adolescence et de la vie avant la guerre civile. Roman intime et bouleversant de la diaspora somalienne, Madre piccola donne la parole aux exilés.

Ilaria Tuti

FLEUR DE ROCHE

Trad. Johan-Frederik El-Guedj
Stock | 320 p. | 23 €

Agata et d’autres femmes du village sont devenues des porteuses. Chaque matin, à l’aube, elles courent vers les entrepôts militaires de la vallée, remplissent leurs hottes de nourriture et de munitions et se lancent à l’assaut de la montagne. Elles marchent des heures pour atteindre les lignes de front, sur les sommets de la Carnie, dans le Frioul italien, où sont retranchés les militaires qui tentent de repousser les assauts des Autrichiens. Ilaria Tuti célèbre ici le courage et le sacrifice de ces femmes, et le rôle méconnu qu’elles ont joué durant la Première Guerre mondiale.

Erri de Luca

GRANDEUR NATURE

Trad. Danièle Valin
Gallimard | 176 p. | 18 €

« Dans ces pages, je réunis des histoires extrêmes de parents et d’enfants. J’en suis à moitié étranger : n’étant pas père, je suis resté nécessairement fils. » Autour de ce sujet très personnel de la filiation, Erri De Luca compose un thème et des variations pleins de finesse. On y croise de jeunes vagabonds napolitains, la fille d’un nazi en cavale, la jeunesse révoltée de Mai 68 ou encore le directeur d’un orphelinat de Varsovie. Erri De Luca mêle dans ces récits l’intime à l’universel, et pose un regard riche et même poétique sur les rapports entre parents et enfants.

Cesare Pavese

JE N’Y COMPRENDS RIEN
LETTRES D’UNE ADOLESCENCE LITTÉRAIRE

Trad. Margaux Bricler
L’Orma | 64 p. | 7,95 €

Chantre de l’adolescence, Cesare Pavese a photographié son époque avec un réalisme mélancolique militant, s’imposant dès ses débuts comme l’une des voix majeures du xxe siècle en Italie. Ses turbulentes lettres de jeunesse, souvent empreintes d’autodérision, dévoilent les frissons et les exubérances d’un artiste en herbe qui cherche « à coups de poing et à coups de pied » sa voie dans le métier d’écrire.