Voir Naples et… comprendre. Comprendre que cette ville n’est ni une idée, ni une opinion, mais une expérience. Un entrelacement d’ombres et de lumières, d’accueil et de résistance, de mer et de théâtre, de révolte pacifique. Ici l’on n’a jamais bâti d’empire, mais des chansons. L’on n’y a pas déclaré de guerre, mais appris l’art de la résilience, de la créativité et de la réinvention.

Naples ne se laisse pas saisir. Il faut l’écouter. Précisément pour cette raison, et parce que c’est une ville de contrastes, Biagio Picardi a choisi de vous la raconter dans un itinéraire insolite : à travers le regard d’auteurs et artistes qui en sont originaires. Elena Ferrante en a révélé les clairs-obscurs les plus intimes, Erri De Luca lui a donné une voix puissante et viscérale, Luciano De Crescenzo en a fait une philosophie et une forme d’ironie, tandis que Roberto Saviano nous en a raconté les blessures les plus profondes. Paolo Sorrentino a exploré la jeunesse de Naples, entre drames, illusions et espoirs, dans un quotidien marqué par l’ombre de Diego Maradona, icône qui imprègne l’âme de la ville. Et puis la musique de Pino Daniele en a fait une mélodie, un battement de cœur, une identité. Sans oublier le théâtre immortel d’Eduardo De Filippo, capable de transformer Naples en une scène éternelle.

Lorenzo Tosa nous offre un récit puissant et nécessaire, qui interroge le sens profond du 25 avril, jour de la Libération du nazifascisme, à travers sa rencontre avec Iole Mancini, partisane, agente de liaison, et témoin d’une mémoire qui exige aujourd’hui plus que jamais d’être écoutée.

Dans ce numéro, nous avons consacré onze pages à Gianmaria Testa, l’un des auteurs-compositeurs-interprètes italiens les plus emblématiques de ces vingt dernières années. Plusieurs contributions à ce dossier se succèdent, de Guido Festinese à Erri De Luca, en passant par Pippo Pollina et Paola Farinetti, sa dernière compagne.

Tous ont voulu célébrer une musique qui, avec force et délicatesse, a raconté la vie, l’éthique et la beauté quotidienne. Une œuvre tout en poésie qui a su aborder des thèmes essentiels, avec la grâce de ceux qui savent doser les mots et leur livrer un message de dignité et de résistance.

Dans un hommage touchant, Paola Farinetti nous confie un fragment intime de sa vie aux côtés de Gianmaria Testa, racontant avec douceur et mélancolie les années qu’ils ont passées ensemble, portés par les projets, la musique, et le silence des Langhe. 

Le sculpteur Jacopo Cardillo, plus connu sous le nom de Jago, nous raconte dans une interview réalisée par Chiara Ortolini son parcours artistique qui plonge ses racines dans l’enfance. Sa passion pour la création, alimentée par la volonté de construire plutôt que de jouer, le poussera à dépasser les difficultés économiques et les différents refus du monde de l’art. En autodidacte obstiné, il a transformé les réseaux sociaux en une galerie d’art personnelle, attirant un public qui le considère comme le « nouveau Michel-Ange ». Aujourd’hui, ses sculptures sont exposées dans le monde entier, et Jago n’est plus seulement un artiste, mais un musée vivant qui continue de nous enseigner que l’art peut être une opportunité, et pas seulement un objet à posséder.

Dans la rubrique Storia, l’historien Philippe Foro fait place au Risorgimento : un moment crucial de l’histoire italienne, au cours duquel les luttes pour l’unification du pays ont profondément transformé la politique, la société et l’identité de l’Italie. Les figures emblématiques de cette période sont analysées, de même que les tensions internes qui ont marqué le passage à l’Unité nationale. 

Quant à la rubrique Sapori, toujours proposée par Alessandra Pierini, elle est cette fois un voyage à travers les vignobles italiens, du nord au sud, dans une découverte sensorielle qui part des montagnes enneigées du Piémont, traverse les collines toscanes et embrasse la mer avec les parfums des vins du sud et des îles. Le vin comme un symbole de passion et de culture. Un hommage à la biodiversité vitivinicole italienne, un article qui plaira à tous ceux qui souhaitent découvrir l’Italie au détour d’un verre. Sempre da consumare con moderazione!

Site Web |  Plus de publications

Rocco Femia, éditeur et journaliste, a fait des études de droit en Italie puis s’est installé en France où il vit depuis 30 ans.
En 2002 a fondé le magazine RADICI qui continue de diriger.
Il a à son actif plusieurs publications et de nombreuses collaborations avec des journaux italiens et français.
Livres écrits : A cœur ouvert (1994 Nouvelle Cité éditions) Cette Italie qui m'en chante (collectif - 2005 EDITALIE ) Au cœur des racines et des hommes (collectif - 2007 EDITALIE). ITALIENS 150 ans d'émigration en France et ailleurs - 2011 EDITALIE). ITALIENS, quand les émigrés c'était nous (collectif 2013 - Mediabook livre+CD).
Il est aussi producteur de nombreux spectacles de musiques et de théâtre.