Les articles de RADICI font un usage généreux des mots pour décrire l’Italie sous toutes ses facettes, mais rien n’a encore été dit sur certains lieux ou paysages qui sont entourés d’un halo de mystère, à l’image des fables, et qui possèdent une beauté cachée. Sans trop exagérer, pour ne pas tomber dans une italophilie démesurée, la beauté est omniprésente dans la Péninsule et elle comble (presque) toujours le regard là où il se pose. Mais il est des sites, des églises, des monuments, qui ont véritablement quelque chose de secret. Nous avons demandé à Biagio Picardi de nous aider à découvrir cette Italie des fables en nous présentant dix lieux très différents, plus ou moins connus, tous énigmatiques en raison de leur forme, de leur situation ou de leur signification.
Puis, après le rêve, la dure réalité : il y a trente ans, en cet été tragique de 1992, les magistrats Giovanni Falcone et Paolo Borsellino étaient assassinés. Un événement qui a changé la perception des Italiens à l’égard du crime organisé. En parler est un devoir, mais comment faire quand, après trois décennies, la vérité n’a toujours pas été entièrement révélée ? Comment se souvenir des visages lucides et honnêtes de Giovanni Falcone et de Paolo Borsellino, citer leurs mots sans verser dans l’hypocrisie et les excès des messages des réseaux sociaux ? Qui sont les « menti raffinatissime » (des mots prononcés par Giovanni Falcone lui-même) qui ont ourdi ces assassinats et pour quelle raison ces deux grands adversaires de Cosa Nostra sont-ils tombés à intervalles aussi rapprochés et de manière aussi impitoyable ? C’est ce que tente de nous expliquer Lorenzo Tosa dans son article.
Avec un troisième épisode consacré aux années de terrorisme d’extrême droite et d’extrême gauche, le réalisateur Marco Tullio Giordana continue d’éclairer d’un regard attentif et intelligent l’histoire de l’Italie, vue à travers le prisme de son industrie automobile. Il nous parle cette fois des années 1970.
Federica Ceccherini, pour sa part, nous raconte, 100 ans après, la Marche sur Rome : comment un enseignant d’école primaire a-t-il pu devenir le Duce et conquérir toute l’Italie, entre intimidations et recherche du consensus ?
Quant à Vito Tartamella, il nous éclaire sur l’origine et la diffusion des santini, ces images pieuses qui sont un élément caractéristique et particulier des coutumes italiennes. Ces petites cartes sont passées du statut de vecteur de diffusion du christianisme catholique à celui d’amulette porte-bonheur. Je me souviens que, quand j’étais enfant, certains conservaient une petite image de Saint Christophe dans leur voiture pour bénéficier de sa protection pendant le voyage, d’autres glissaient l’effigie de Saint Raphaël dans leur portefeuille afin d’éviter les écueils du mariage. Ces images pieuses ont accompagné la vie de millions de dévots et elles exercent toujours une certaine fascination – il suffit de penser à Padre Pio et à Saint Antoine de Padoue – au-delà de leur intérêt pour les amateurs d’art et les collectionneurs.
Notre série d’articles sur l’émigration italienne en France se poursuit avec Céline Regnard qui nous emmène à Marseille, première ville italienne de France avant Paris et Nice. En effet, les Italiens ont grandement contribué au développement de la grande métropole industrielle et portuaire du sud de la France.
Côté gastronomie, Alessandra Pierini nous accompagne pour un passionnant voyage à la découverte des « mythes et histoire en cuisine ». Les passions culinaires de personnalités politiques, peintres, poètes, écrivains et musiciens qui ont inspiré certaines de nos recettes gastronomiques. Un voyage captivant à travers l’histoire, les conflits, les soirées mouvementées, qui nous rappelle aussi, comme l’écrit Daniel Pennac dans Le dictateur et le hamac, que « la cuisine est comme les plus belles œuvres d’art : on ne sait rien d’un plat tant qu’on n’en connaît pas l’intention ».
LES NOUVEAUTÉS DE RADICI
Dans ce numéro, vous découvrirez des mots croisés en italien. Vous avez été nombreux à nous les demander. Nous espérons que vous les apprécierez et qu’ils vous aideront dans votre apprentissage de la langue.
Autre nouveauté, certains articles sont accompagnés d’un QR code afin que vous puissiez accéder à leur traduction en un clic. Il suffit pour cela de scanner le code avec un téléphone ou une tablette.
Vos retours réguliers nous disent que vous êtes nombreux à apprécier la revue, et c’est une source de grande fierté pour la rédaction. N’hésitez pas à continuer de nous faire part de vos commentaires.
Enfin, nous avons exceptionnellement été contraints de réduire le nombre de pages de ce numéro d’été, qui est passé de 100 à 84, en raison d’une augmentation de plus de 60 % du prix du papier et d’une hausse sans précédent des tarifs postaux. Notre volonté étant de ne pas augmenter le prix de la revue. Nous comptons sur votre compréhension et votre soutien habituel, et nous vous demandons vivement de continuer à accompagner la revue et de la faire connaître, pour que toujours plus de passionnés d’Italie lisent RADICI et s’abonnent.
La redazione vi augura buona estate!
Rocco Femia, éditeur et journaliste, a fait des études de droit en Italie puis s’est installé en France où il vit depuis 30 ans.
En 2002 a fondé le magazine RADICI qui continue de diriger.
Il a à son actif plusieurs publications et de nombreuses collaborations avec des journaux italiens et français.
Livres écrits : A cœur ouvert (1994 Nouvelle Cité éditions) Cette Italie qui m'en chante (collectif - 2005 EDITALIE ) Au cœur des racines et des hommes (collectif - 2007 EDITALIE). ITALIENS 150 ans d'émigration en France et ailleurs - 2011 EDITALIE). ITALIENS, quand les émigrés c'était nous (collectif 2013 - Mediabook livre+CD).
Il est aussi producteur de nombreux spectacles de musiques et de théâtre.
Je souhaiterais savoir ce qu’est devenu le Gruppo InCanto .
Je l’avais vu avec beaucoup d’émotion il y a quelques années.
Merci .Fraternellement.
Claudette Laveder