Le fleuve Sile a incarné l’autoroute liquide à double sens de tous les échanges avec Venise, faisant du port de Trévise le terminal de la Lagune. Il a actionné les roues des moulins afin de moudre le grain, de tanner les peaux et de produire du papier. Il a fourni de l’eau propre pour se rafraîchir et laver son linge. Sans jamais perdre son âme.
“Dove Sile e Cagnan s’accompagna” : ce vers du IXe chant du Paradis de Dante est sculpté dans la pierre du monument dédié à son auteur, sur le pont datant de 1865 qui porte également le nom de ce poète qui a célébré Trévise dans ce qui est son essence même. C’est en effet ici, au sud de l’endroit où le Sile opère un virage à 90 degrés, qu’a commencé l’histoire de la ville ; ici que le Botteniga – après avoir innervé le tissu urbain de ses trois bras (le Cagnan Grande, le Cagnan di Mezzo et le Cagnan della Roggia ou Siletto) – s’unit avec le Sile sinueux.