Il est tard quand Alda, personnage campé par une splendide Patrizia Valturri âgée de tout juste seize ans, se présente devant la pharmacie Ai Due Pomi pour demander un remède contre l’indigestion. Le pharmacien est en train de baisser le rideau, mais il lui suffit d’un regard à cette jeune fille blanche « comme le lait et dure comme le marbre » pour changer d’avis. C’est l’une des scènes du film réalisé par Pietro Germi Signore & signori (Ces messieurs dames) qui, en 1965, fit de Trévise le symbole de la vie dans une petite ville de province bigote, où la seule chose qui fût véritablement importante était de sauver les apparences, tandis qu’en cachette, toutes les obscénités étaient permises.
Les gens de Trévise
Ils se sont ouverts au monde, dont ils « absorbent » idées et culture, et ils sont même partis à sa conquête grâce à leurs entreprises, mais pour rien au monde ils ne troqueraient leur petite ville de province, si sûre, si vivante et si belle contre un autre endroit. Parce que le succès de Trévise réside dans les relations humaines.