Nombreux sont les mots qui régulent notre existence à l’intérieur d’une communauté. Et si, à force de les employer, nous avions perdu de vue leur importance ? Si nous les avions consommés et déformés, comme un objet précieux utilisé trop souvent et à mauvais escient ? Afin d’en apprendre plus sur l’état de la langue italienne, nous en avons parlé avec l’écrivain, magistrat et ancien parlementaire Gianrico Carofiglio, qui a consacré plusieurs ouvrages à la réflexion sur le sens des mots.

Gianrico Carofiglio, vous avez été magistrat, puis parlementaire et aujourd’hui vous êtes écrivain à plein temps. Trois activités qui ont toutes à voir avec une langue que vous qualifiez de « langue de l’action ». Voulez-vous nous expliquer ce que vous entendez par cette expression ?
Cela veut dire que lorsque l’on communique quelque chose, on fait également quelque chose. Le fait de parler, d’écrire, sont des événements matériels qui produisent des conséquences non seulement directement reliées au contenu conceptuel, mais aussi au fait même que quelque chose soit dit. Les discours sont faits de contenus, d’idées, mais ils sont aussi des événements et, en tant que tels, ils entrent dans la séquence des causes et des effets de l’Histoire. C’est un détail dont il faut être conscients : le mot est un matériau à manipuler avec une conscience et une circonspection extrêmes.

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Née en 1991 à Lanciano, Francesca Vinciguerra a récemment obtenu son diplôme en littératures française et européenne dans les universités de Turin et de Chambéry, avec un mémoire en littérature post-coloniale française. Depuis septembre 2016, elle vit à Toulouse, ville où elle a entrepris une collaboration avec la revue RADICI et a terminé un service civique avec l’association de musique baroque Ensemble baroque de Toulouse.