Après avoir parcouru les décombres de l’Empire romain d’Occident, observé la décomposition de ses structures, les premières incursions barbares marquées par les sacs de Rome de 410 puis de 455, nous avions, dans le dernier numéro, laissé l’Italie en proie aux luttes de succession suite à la mort du souverain ostrogoth Théodoric en 526, qui avait fait de Ravenne sa capitale. Philippe Foro nous accompagne cette fois au cœur de l’Italie byzantine.

Tout souverain byzantin est convaincu qu’il est le seul, depuis la fin de l’Empire romain d’Occident, à détenir la légitimité impériale. Justinien, monté sur le trône impérial en 526, est fortement imprégné de ce concept impérial. Mais il a surtout la volonté de le concrétiser. Cultivé, maîtrisant le droit et les questions religieuses, l’empereur entreprend une politique de reconstitution de l’unité du bassin méditerranéen dans laquelle l’Italie occupe une place de choix. À ses yeux, souveraineté byzantine et pouvoir d’origine divine se rassemblent en ce rêve impérial. Après avoir conclu une paix dite perpétuelle avec les Perses en 532, mais qui n’a de perpétuelle que le nom, Justinien entame sa politique de reconquête. Son premier objectif est l’Afrique du Nord. En 533, une armée, commandée par Bélisaire, débarque dans l’actuelle Tunisie et détruit le royaume des Vandales. L’empereur reconstitue une province d’Afrique à laquelle il adjoint la Sardaigne.