Avec l’arrivée de son dernier modèle, Alfa Romeo entend faire la différence sur un marché concurrentiel, et son atout le plus grand reste sans conteste son italianité.

Aujourd’hui comme hier. Un siècle s’est écoulé, mais l’objectif est toujours le même : défier le monde avec l’orgueil italien. Cette année sera-t-elle celle de la nouvelle Giulia, élue en Angleterre « voiture la plus attendue de 2016 » par la revue spécialisée What a car ? Et cela bien que le lancement initialement prévu l’été dernier ait été freiné par Sergio Marchionne, patron de Fiat Chrysler, qui a admis en janvier le retard industriel de son entreprise. Présentée en juin 2015 au musée Alfa Romeo d’Arese, dans la province de Milan, cent cinq ans après le lancement du premier modèle de l’entreprise, la nouvelle Giulia a pour ambition de redorer le blason du constructeur automobile qui a symbolysé l’Italie au fil des décennies. La marque ALFA, acronyme de Anonima Lombarda Fabbrica Automobili, peut raconter à elle seule toute l’histoire italienne du début du XXe siècle jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale, depuis la reprise jusqu’à la période des crises et des luttes syndicales, du terrorisme au boom économique et jusqu’aux privatisations et à la récente torpeur. « Au cours des trente dernières années, Alfa portait en elle un sentiment d’inachèvement qui criait vengeance, et l’abandonner ainsi, en concurrence avec des marques généralistes, aurait signifié en trahir l’esprit et les valeurs, mais aussi toutes les femmes et tous les hommes qui, pendant plus d’un siècle, en ont façonné la légende. Donner la parole à la véritable Alfa Romeo était également un devoir moral », a souligné Sergio Marchionne, avant de présenter son dernier modèle, une berline au design typiquement italien dont la commercialisation en France, initialement prévue pour le printemps, a été repoussée à l’automne 2016. Les différentes versions, huit au total, sont le fruit du travail d’une équipe de spécialistes qui œuvrent dans le plus grand secret, et l’objectif de vente est ambitieux : 400 000 véhicules d’ici à 2020, même si l’entreprise semble actuellement en train d’assainir ses comptes, depuis longtemps dans le rouge. Et en attendant que « la Chine sorte de l’incertitude » comme l’a déclaré, patiemment, Sergio Marchionne. D’autant plus que la nouvelle Giulia veut porter le concept de l’italianité dans le monde entier, en visant tout particulièrement l’Allemagne, référence constante lorsqu’on parle de croissance économique en l’Italie, également considérée comme un exemple à suivre par le Premier ministre Matteo Renzi. Alfa veut vendre comme les marques allemandes, voire plus, tout en restant italienne. Harald Wester, responsable technique et PDG d’Alfa Romeo, l’a clairement expliqué : « Les véhicules des concurrents ont les mêmes dimensions, les mêmes prestations, des gadgets inutiles et interchangeables, mais elles sont froides, je dirais même ennuyeuses. Pour la Giulia, au contraire, nous avons imaginé une « renaissance Alfa Romeo », car c’est la façon dont nous avons choisi les composants et dont nous les avons assemblés qui fera la différence ». Lorenzo Ramaciotti, le directeur général design du groupe Fiat-Chrysler, ajoute : « Une Alfa Romeo est une voiture qui suscite des émotions, grâce à son histoire, sa vitesse et sa beauté. Depuis sa naissance, Alfa a uni ces trois notions en un tout harmonieux, où aucun élément ne domine sur les autres, au contraire, tous participent à la création de voitures inoubliables. C’est pour cela qu’Alfa Romeo est la plus haute expression du style italien dans l’univers automobile. La marque représente et concentre des traits caractéristiques : le sens des proportions, la simplicité et le soin apporté à la qualité des surfaces ». Et c’est à l’aune de l’histoire des moteurs italiens qu’a été créée la version sportive de la nouvelle Giulia, la Quadrifoglio Verde. Son moteur est un dérivé de celui que Ferrari produit pour Maserati. Un tel rapprochement entre Alfa Romeo, Fiat et Ferrari a pour but de défier le monde, mais aussi BMW, Mercedes et Audi.

Biagio Picardi

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Nato a Lagonegro, un paesino della Basilicata, e laureato in Scienze della Comunicazione, vive a Milano. Oltre che per Radici attualmente scrive per Focus Storia e per TeleSette e realizza gli speciali biografici Gli Album di Grand Hotel. In precedenza è stato, tra gli altri, caporedattore delle riviste Vero, Stop ed Eurocalcio e ha scritto anche per Playboy e Maxim. Nella sua carriera ha intervistato in esclusiva personaggi come Giulio Andreotti, Alda Merini, Marcello Lippi, Giorgio Bocca e Steve McCurry.