Au début de l’été, Soumaïla Sacko, un migrant malien âgé de 29 ans a été tué en Calabre alors qu’il cherchait des morceaux de tôle dans une décharge abandonnée afin de se construire un abri. Il vivait dans un campement occupé par des invisibles exploités dans le secteur agricole. Mais qui sont donc ces invisibles ?

Vous êtes-vous jamais demandé combien coûte un kiwi, une mandarine, une orange ? Combien cela coûte-t-il en termes d’efforts et de dignité pour ceux qui travaillent la terre ? Les fruits, par exemple, sur le territoire de la plaine agricole de Gioia Tauro, militarisée par les mafias, resteraient dans les arbres sans la présence des quelque 3 500 à 4 000 migrants saisonniers qui, faut-il le souligner, ne prennent pas le travail des Calabrais ni des Italiens.
Cette main-d’œuvre est flexible et à bas coût économique, très bas. Des hommes exploités, soumis à des pratiques illégales et à des conditions de vie indécentes et dégradantes pour la dignité de tout être humain, précipités dans une marginalisation irréversible qui finit par provoquer des tragédies.
Comme celle qui est arrivée à Soumaïla Sacko, tué de plusieurs coups de fusil. Né au Mali, il était venu en Italie pour se trouver un avenir, et il survivait dans le campement de San Ferdinando, dans le golfe, à la fois beau et tragique, de Gioia Tauro, en Calabre, dans le sud de l’Italie.

Daniela Amenta / Globalist.it