Racontez des bobards, saupoudrez de quelques chiffres et ça a l’air vrai. C’est un vieux truc de communication, auquel n’échappe pas la politique courante… surtout sur le thème de l’immigration et en particulier en Italie.

Des chiffres alarmants tournent en boucle, dans les médias traditionnels comme en ligne, à propos des arrivées de migrants, en cours et à venir. Pourtant, les données officielles et certifiées sur la question de l’immigration sont très claires et ne viennent en aucune façon confirmer les mensonges sur l’« invasion » des immigrés dans notre pays qui s’étend tel une plateforme de débarquement en Méditerranée. Mais ce mensonge est devenu une perception répandue. Interrogé lors d’un récent sondage de l’Istituto Cattaneo, un centre de recherche d’excellente réputation, un échantillon représentatif des Italiens estime que les immigrés représentent actuellement 25 % de la population. En d’autres termes, une personne sur quatre croisée dans la rue serait d’origine extracommunautaire. En réalité, les immigrés non originaires de l’UE ne dépassent pas 7 % de la population italienne. La différence entre perception et réalité est donc de presque 18 % : la plus élevée de tous les pays européens dans lesquels ce sondage a été effectué. On note partout une exagération de la perception de la présence étrangère, mais en Italie cette exagération devient macroscopique, presque paranoïaque.

Roberta Carlini