Chères lectrices, chers lecteurs,

nous voici déjà au début de l’année 2024. élevons nos yeux et nos esprits vers le ciel, plus précisément vers les sommets des Dolomites. Il y a 240 millions d’années, c’étaient là des plages et des eaux peu profondes où proliféraient des colonies de bactéries qui se sont ensuite sédimentées en structures de carbonate de calcium. Les Dolomites étaient en train de se former lentement, dans une alternance de changements de climat et de niveau des eaux. Puis, il y a 25 millions d’années, la collision entre la plaque africaine et la plaque eurasienne commença à soulever les fonds marins jusqu’à faire émerger cet ensemble d’aiguilles et de parois que certains auraient comparées, au XVIIIe siècle, aux absides d’énormes cathédrales et aux murs d’abbayes en ruine. La reconnaissance des Dolomites comme étant un extraordinaire livre ouvert sur l’histoire de la planète, ainsi que leur incomparable beauté, ont conduit l’Unesco à inscrire une partie de ces montagnes au patrimoine mondial de l’humanité en 2009, en les qualifiant de « l’un des plus beaux paysages montagneux qui existent au monde ». Francesca Reolonsera notre guide, à la découverte de ces massifs merveilleux, de leur histoire et de la culture qu’ils abritent. 

Nous poursuivons avec une nouveauté : pour la première fois, nous avons décidé de consacrer quelques pages aux faits les plus significatifs qui ont marqué l’année 2023. Asia Buconiles a rassemblés pour vous.

La fin de l’année 2023 a apporté une bonne nouvelle : l’Italie a remporté la Coupe Davis de tennis, après 47 ans sans succès. Une victoire d’équipe porteuse d’espoir, mais surtout la confirmation de l’un de nos meilleurs joueurs, Jannik Sinner. Le Tyrolien du Sud, qui a mené l’équipe à la victoire, est aujourd’hui l’un des meilleurs joueurs de tennis au monde. Lorenzo Tosa nous brosse son portrait.

Dans le dossier de ce numéro, nous vous faisons découvrir comment serait l’Italie si disparaissaient soudain tous les étrangers immigrés. Il est facile de crier au « prima gli italiani! » La réalité est bien différente.

À l’occasion du cinquantième anniversaire de la disparition de Vittorio De Sica, Jean A. Gilirend hommage à l’un des plus grands réalisateurs et acteurs de l’histoire du cinéma italien, auteur d’une trentaine de films, acteur dans une centaine, dont l’œuvre peine à recevoir l’attention qu’elle mérite. 

Pour rester dans le monde du cinéma, Élodie Hachet nous présente Antonio De Curtis, Totò de son nom d’artiste : exemple parfait d’un grand du cinéma immédiatement reconnu comme tel par le public, plus tardivement par la critique qui l’a enfin réévalué. Un personnage extraordinaire par son identité de comique, de poète et d’acteur dramatique. Ses répliques et son italien volontairement estropié font aujourd’hui partie de la langue de tous les Italiens.

Philippe Foropoursuit son cheminement le long de l’histoire de l’Italie. Il nous parle ici de l’essor des Communes, un phénomène historique fondamental dans l’histoire de la Péninsule et unique en Europe, dont on lit encore les traces dans le dense maillage urbain du pays et son légendaire campanilisme. 

Alessandra Pierini nous invite, pour sa part, à découvrir le parfum hivernal des agrumes, symboles de la culture méditerranéenne et en particulier de celle de l’Italie méridionale, et dont c’est la pleine saison. La journaliste gastronomique retrace l’histoire et le parcours de ces fruits colorés et parfumés, et vous propose comme à son habitude, trois recettes pour les accommoder à la mode italienne.

Enfin, je me permets de conclure mon éditorial avec une pensée qui ne concerne pas spécifiquement l’Italie : au bout de longs mois de conflits sans issue, de diplomaties incapables de communiquer ou de trouver des solutions, de politiques faites trop souvent de proclamations populistes, d’absence de compassion de la part d’institutions qui professent des grandes valeurs sans toujours les respecter, je voudrais seulement vous inviter à être dans l’empathie la plus grande avec votre entourage. J’avoue ne plus être en mesure de pouvoir bien définir l’atmosphère de fête que représente la période de fin d’année, mais je sais qu’avoir de l’empathie envers les autres et envers le monde, avoir une attitude d’ouverture et de tolérance, c’est ce qui rend une vie cohérente et sage. 

È questo il mio auguro per l’anno nuovo.

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Rocco Femia, éditeur et journaliste, a fait des études de droit en Italie puis s’est installé en France où il vit depuis 30 ans.
En 2002 a fondé le magazine RADICI qui continue de diriger.
Il a à son actif plusieurs publications et de nombreuses collaborations avec des journaux italiens et français.
Livres écrits : A cœur ouvert (1994 Nouvelle Cité éditions) Cette Italie qui m'en chante (collectif - 2005 EDITALIE ) Au cœur des racines et des hommes (collectif - 2007 EDITALIE). ITALIENS 150 ans d'émigration en France et ailleurs - 2011 EDITALIE). ITALIENS, quand les émigrés c'était nous (collectif 2013 - Mediabook livre+CD).
Il est aussi producteur de nombreux spectacles de musiques et de théâtre.