Si la mafia est en Italie un véritable sujet politique et de société, elle est également un sujet terriblement cinématographique qui s’est exporté aux États-Unis, son autre pays. Jean A. Gili nous aide à lire cette histoire si bien documentée par le Septième art.

Une gare plantée au milieu de nulle part, un petit train à vapeur s’y arrête, un homme en descend, c’est le juge Guido Schiavi – interprété par une icône du cinéma italien, Massimo Girotti –, il vient à Capodarso pour y faire appliquer la loi face à la mafia qui gangrène la société. Nous sommes en 1949, c’est la première fois que l’organisation criminelle apparaît à l’écran. Le film a pour titre Au nom de la loi, il est réalisé par un jeune cinéaste génois, Pietro Germi. Ce magistrat, originaire de Palerme, est le premier des juges à affronter la mafia dans une fiction romanesque, il annonce les juges authentiques, eux aussi palermitains, qui ont lié leur nom à la lutte contre la Pieuvre, Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, assassinés en 1992. Avant eux, une longue série de crimes ont été commis par la mafia ; ces crimes ont fortement marqué la conscience des citoyens.

Agrégé d'histoire et spécialiste du cinéma italien, il écrit régulièrement pour la revue Positif. Avec la revue RADICI, Jean A. Gili a publié le trois hors-série consacrés au cinéma italien, "L'Italia au miroir de son cinéma".
Il a créé les Rencontres du cinéma italien d'Annecy, avec Jean-Pierre Jeancolas et Vincent Pinel. Il a présidé, de 2001 à 2005, la commission scientifique du Patrimoine cinématographique.