Tout commence en 2019.
L’histoire a pour protagonistes ALBA, une petite fille atteinte du syndrome de Down, abandonnée par sa mère après l’accouchement. Sept fois, sept familles en attente d’adoption refusent de l’adopter. Evidemment il ne s’agit pas de juger ces choix. Ça n’a pas dû être facile.
Puis il y a LUCA Trapanese, homosexuel et célibataire. C’est le seul qui se propose de prendre en charge l’enfant. Un homme pour qui la diversité a toujours cherché à la vivre comme une ressource possible.

Mais il y a plus. Aussi paradoxal que cela puisse paraître surtout dans une société qui habitue au confort et à éloigner la fatigue et la souffrance de l’engagement, Luca accueille Alba dans sa vie. D’abord la petite lui est confiée à quelques semaines de la naissance, puis avec l’adoption définitive à l’achèvement de son premier anniversaire. 
Son désir a toujours été d’être parent d’un enfant handicapé ou d’une victime de violence.

Le courageux papa célibataire est aussi fondateur des associations “A ruota libera”, qui s’occupe des jeunes Down, et “La casa di Matteo”, pour des enfants gravement malades qui se dédient à des activités de volontariat. 
A Marzano Appio, en Campanie, Luca réalisé avec l’aide de l’association “Le village social” composé de trois résidences, ferme, apiculture et beaucoup d’autres activités pour les personnes handicapées et pour leur insertion dans la vie professionnelle en pleine autonomie. 
C’est aussi pour cela qu’il a fait sa demande dans le registre spécial qui permet aux personnes célibataires d’acceder, dans des conditions particulières, aux adoptions d’enfants.

“J’espère que beaucoup de gens feront ce que j’ai fait”, a déclaré Luca. En parlant de sa fille s’illumine en affirmant que “il est important de ne pas voir seulement le handicap de l’enfant, mais toutes ses potentialités. Et Alba en a beaucoup”.

L’acceptation du handicap est général un sujet que Luca aborde avec beaucoup de tact surtout qu’il s’agit d’un moment difficile pour les parents. Luca le décrit ainsi : “Quand un enfant arrive, vous avez beaucoup d’attentes, vous voulez qu’il soit meilleur que vous, qu’il fasse des choses grandioses… le handicapé détruit ces attentes, c’est le symbole d’un échec génétique. Puis il devient presque toujours un enfant très aimé. Je n’ai pas vécu ce début dramatique, j’étais déjà préparé. Et je savais que les Down sont généralement heureux, joyeux, ludiques, positifs. Souvent, ils se parlent à eux-mêmes et se poussent eux-mêmes. Aujourd’hui, ils ne sont plus des “mongoloïdes”, ils travaillent, ils font de la logopédie, de la psychomotricité, ils ont des potentialités énormes à développer”.

En lisant cette histoire, c’est impossible de ne pas se convaincre qu’au fond, s’aimer et et prouver de l’amour c’est aller au de la de la limite humaine ou des difficultés matérielles. Et c’est la chose la plus importante. Parce que tu regardes Alba et tu penses qu’elle est heureuse d’avoir trouvé un père; tu regardes Luca et tu penses qu’il est heureux de prendre soin d’elle aussi. C’est bien ca l’amour reciproque.
Et alors c’est bien qu’il soit ainsi. Il vaut mieux que Luc ait eu la chance de rendre Alba heureuse et vice versa.
Quel altruisme malgré ses temps d’individualisme que nous vivons.
Grazie Alba e grazie Luca per esserci.

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Rocco Femia, éditeur et journaliste, a fait des études de droit en Italie puis s’est installé en France où il vit depuis 30 ans.
En 2002 a fondé le magazine RADICI qui continue de diriger.
Il a à son actif plusieurs publications et de nombreuses collaborations avec des journaux italiens et français.
Livres écrits : A cœur ouvert (1994 Nouvelle Cité éditions) Cette Italie qui m'en chante (collectif - 2005 EDITALIE ) Au cœur des racines et des hommes (collectif - 2007 EDITALIE). ITALIENS 150 ans d'émigration en France et ailleurs - 2011 EDITALIE). ITALIENS, quand les émigrés c'était nous (collectif 2013 - Mediabook livre+CD).
Il est aussi producteur de nombreux spectacles de musiques et de théâtre.