C’était le cadeau de Noël offert par la Ville, en décembre dernier : le dévoilement de la Fontaine de Neptune après plus d’un an d’échafaudages et de toiles. Un travail complet de conservation et de restauration qui a vu impliqués, en plus de l’administration communale, cinq départements de l’université (architecture, ingénierie, ingénierie industrielle, chimie et sciences biologiques), l’Istituto superiore di conservazione e restauro de Rome et le CNR de Pise. Et voilà que la grande sculpture de bronze de Jean de Boulogne, confidentiellement appelée ici Zigànt (le Géant), recommence à veiller sur les citoyens qui passent à ses pieds en traversant le vaste parterre de la piazza Maggiore, centre de la vie bolognaise depuis plus de huit siècles. Une présence affectueusement rendue par les citoyens, qui lui ont même attribué « une épouse », la nymphe colossale agrippée à la crinière d’un cheval et enveloppée dans les tentacules d’une pieuvre qui orne la fontaine de la Scalea del Pincio, le chemin qui monte jusqu’au parc de la Montagnola depuis la piazza XX settembre, inaugurée en 1896. L’attachement des Bolognais à leur Géant s’est également manifesté à l’occasion de sa restauration dont le coût s’est élevé à un million d’euros, pour moitié versés par des entreprises locales – parmi lesquelles Maserati, fondée à Bologne en 1914, et qui a justement fait du trident de Neptune son symbole – et par les citoyens sous forme de donations.

Elena Del Savio/Meridiani