La victoire des partis d’extrême droite aux élections européennes a marqué un tournant
dans l’histoire de la politique eurocentrée. Giuseppe Santoliquido nous dévoile les rouages et les enjeux pour l’Italie.
Printemps 2013. Salon particulier d’un hôtel d’Ancône, dans les Marches, sur la côte adriatique italienne. Un petit homme rond et chauve, le portable calé dans le creux de la main, m’apostrophe d’une voix agitée. C’est le responsable de la communication du Mouvement 5 Étoiles. « Beppe Grillo arrive », m’annonce-t-il. Deux à trois minutes s’écoulent, puis une nuée de jeunes trentenaires s’agitent comme des fourmis sous une goutte de vinaigre. Le chef est là. Souriant. Enjoué. Nous nous installons dans le restaurant déserté de sa clientèle à cette heure encore matinale de la journée. À cette époque, Beppe Grillo ne concède pas d’interview. Sa haine de la presse est viscérale. « Vous êtes journaliste ? – Non, écrivain – Parfait. »