À la veille d’une nouvelle campagne électorale qui décidera de qui va gouverner le pays, une réflexion s’impose sur les différents scandales qui agitent la politique italienne. Les responsables ne sont pas seulement ceux qui volent, ce sont aussi ceux qui les laissent faire.

Inutile de tourner autour du pot, nous devons admettre que certaines caractéristiques de l’italianité sont décidément affligeantes, voire inacceptables. Bien sûr, de très nombreux Italiens incarnent l’excellence dans beaucoup de domaines, et le monde entier nous le reconnaît, mais nos vices, dus à notre manière de penser et de nous comporter, surtout dans le domaine de la gestion de la chose publique, nous pénalisent toujours plus. De quoi s’agit-il précisément ? Et bien, pour faire court, en Italie, le fait d’assumer ses propres responsabilités face à une erreur commise est, paradoxalement, presque une preuve de snobisme. L’art du mensonge comme carte gagnante ? Certainement pas ; plus encore, si nous voulons dire la vérité, pour beaucoup ce n’est pas le cas, et il existe une Italie honnête qui mérite tout notre respect et que nous voudrions voir aux postes de responsabilité. Mais il est également certain qu’il n’y a pas besoin d’être un génie pour comprendre que dans notre pays, on ne doit jamais – ou presque – répondre de ses actes, de leurs effets et de leurs conséquences, surtout lorsque l’on occupe une fonction dans l’administration publique ou en politique. Et nous en payons les conséquences, nous aussi, Italiens de l’étranger, non seulement au regard de l’image que donne notre pays – aspect presque dérisoire de la chose au final, tant les Italiens excellents sont nombreux au sein des institutions officielles qui nous représentent comme dans le secteur privé –, mais surtout parce que la corruption, qui atteint désormais des niveaux indicibles, fait peur aux investisseurs étrangers. Elle est précisément l’un des maux les plus difficiles à éradiquer, en plus d’être celui qui, concrètement, cause le plus de dommages.

Rocco Femia

Bottone Radici

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Rocco Femia, éditeur et journaliste, a fait des études de droit en Italie puis s’est installé en France où il vit depuis 30 ans.
En 2002 a fondé le magazine RADICI qui continue de diriger.
Il a à son actif plusieurs publications et de nombreuses collaborations avec des journaux italiens et français.
Livres écrits : A cœur ouvert (1994 Nouvelle Cité éditions) Cette Italie qui m'en chante (collectif - 2005 EDITALIE ) Au cœur des racines et des hommes (collectif - 2007 EDITALIE). ITALIENS 150 ans d'émigration en France et ailleurs - 2011 EDITALIE). ITALIENS, quand les émigrés c'était nous (collectif 2013 - Mediabook livre+CD).
Il est aussi producteur de nombreux spectacles de musiques et de théâtre.