Depuis le 14 novembre 2019, les rues de nombreuses villes italiennes, mais aussi de plusieurs villes dans le monde, ne désemplissent pas, remplies de manifestants serrés comme des sardines, pour s’opposer à la politique de Matteo Salvini. Mouvement éphémère ou prémisses d’un engagement durable ?

Nous sommes au milieu du mois de novembre, à Bologne, il est deux heures, et c’est apparemment une nuit comme tant d’autres. Nul n’a idée de ce qui va se passer. Pas même Mattia Santori, 30 ans, économiste, éducateur, enseignant de frisbee auprès des jeunes. Il fait tout son possible, mais il n’arrive pas à s’endormir. Dans quelques jours, l’autre Matteo, Salvini, le dirigeant de la Ligue, sera au palais des sports de Bologne, le PalaDozza, pour inaugurer la campagne électorale de la candidate de centre-droit aux élections régionales en Émilie-Romagne. L’Émilie « la rouge ». L’Émilie partisane, celle de la résistance. Bastion de la gauche par excellence. Après son récent triomphe en Ombrie, Salvini se prépare à « marcher » sur Bologne. Ce serait la dixième victoire de la droite lors des dix dernières élections régionales. La plus importante, la plus significative. Le point de non-retour pour une région, peut-être un pays entier. Matteo le sait. Mattia aussi. C’est pour cela qu’il n’arrive pas à s’endormir.

Lorenzo Tosa

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Lorenzo Tosa, 35 anni, giornalista professionista, grafomane seriale, collabora con diverse testate nazionali scrivendo di politica, cultura, comunicazione, Europa. Crede nel progresso in piena epoca della paura. Ai diritti nell’epoca dei rovesci. “Generazione Antigone” è il suo blog.