Pourquoi donc s’évertuer à vouloir créer des machines à faire des pizzas ? Dernière invention en date, dans le centre de Paris, à Beaubourg, un robot capable d’en réaliser une, en totale autonomie.
J’ouvre tout de suite une parenthèse, nous ne débattrons pas ici, de la polémique autour des machines qui voleraient leur travail aux Hommes. Le fait n’est pas établi, loin de là, et ici n’est pas mon propos.
Ce qui est incroyable dans un reportage que j’ai vu au sujet de cette invention, c’est que son initiateur évoque « une pâte vivante ». Pas d’être humain pour la faire donc, mais une matière, elle, « vivante ».
Pourtant, à la sortie du four, la préparation, appelons-là comme ça, n’a pas l’air très animée. Pas de fumée, pas de garniture frémissante, plutôt l’allure d’un frisbee de plage…
A ce stade de cet édito, deux questions me viennent à l’esprit : pourquoi une telle invention et qui va manger ça ? Je n’ai absolument rien contre les concepteurs de ce robot capable de réaliser 80 pizzas en une heure, ni contre ceux qui seraient tentés de la goûter. Mais je m’interroge.
L’exemple que je vous ai donné au début se situe à Paris. Mais des machines à pizza, il en existe aussi à Rome ou encore dans les zones rurales du pays via des « distributeurs automatiques ».
Et cerise sur le gâteau ou plutôt peppéroni sur la sauce tomate, des vendeurs d’électro-ménager vous en proposent même pour la maison. Vous ne pouvez pas vous tromper, ça ressemble à une crêpière mais d’une autre couleur.
Y-aurait-il un marché alors ? Même pendant le Covid, les pizzerias à emporter ont fonctionné normalement, avec des vrais ingrédients et des vrais cuisiniers (pour les bonnes). Et si vous ne vous déplaciez pas, les livreurs à vélo étaient toujours là pour faire leur dur labeur.
Les français sont de plus en plus fans des fourneaux et de cuisine italienne. Ils s’équipent également de mieux en mieux à domicile. Alors pourquoi ne se lanceraient-ils pas dans la confection de leurs pizzas maisons ?
Pas toujours simple. Mais après avoir mis à rude épreuve mes dents pendant quelques mois, la pâte de celles qui sont faites chez moi est désormais plus que respectable.
Les reportages qui nous parlent de ces pizzas du monde d’après déclinent leur procédé de fabrication mais ne nous ont pas encore livré leurs chiffres de ventes. Ces derniers risquent d’être tout autant difficiles à digérer que ces pizzas automatiques.

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Patrick Noviello est journaliste à France3 Occitanie. Il enseigne à l’Ecole de Journalisme de Toulouse dont il est issu. Il collabore à Radici depuis 2012. Sa dernière conférence théâtralisée « C’est moi c’est l’Italien » aborde, à travers l’histoire de sa famille, les questions liées aux migrations.